La charpente bois est une structure toujours très utilisée dans le monde de la construction. Réputée pour sa solidité, elle résiste aisément à la pluie, au vent et à la neige. Au regard de ses nombreuses caractéristiques, beaucoup pourraient penser qu’elle est une innovation que l’on doit à la société moderne. Toutefois, ses origines remontent à des temps immémoriaux. Si vous voulez en savoir plus ce savoir-faire, découvrez ici les tenants et les aboutissants de son histoire.
L’apparition de la charpente bois chez les Grecs antiques
D’après certaines études, la charpente bois aurait vu le jour au cœur de la Grèce antique. Elle constituait principalement l’ossature des lieux de prières de cette civilisation. Entre le VIIIe et le VIIe siècle avant Jésus-Christ, on pouvait déjà remarquer que les toitures des temples grecs étaient construites sur des pièces en bois semblables à celles qui sont utilisées actuellement. L’architecture qui caractérise le fronton du Parthénon reflète d’ailleurs ce type d’assemblage.
De même, les habitations grecques étaient construites en bois. De ce fait, elles possédaient également leurs propres combles. Les charpentes conçues alors étaient constituées d’arbalétriers, d’entraits, de fermes, de chevrons, de poinçons et de pannes. Les essences de bois utilisées pour leur construction se déclinaient en trois principales formes : le mélèze, le sapin et le cèdre. Et là encore, contrairement à ce qu’on pourrait peut-être croire, les charpentiers de l’époque employaient les mêmes techniques d’assemblage que ceux de la société moderne.
L’adoption de la charpente bois par d’autres civilisations
Au fil des années, l’utilisation de la charpente bois s’est généralisée. En dehors des Grecs, d’autres civilisations l’ont adoptée dans leur mode de construction. Les Romains ont notamment approfondi le concept de charpente pour l’adapter à leurs édifices publics. Posant les bases de la construction actuelle, ils développèrent alors la structure en triangle souvent assignée aux charpentes.
Un peu plus tard, ces techniques de charpenterie romaines furent reprises par la civilisation gauloise pour la conception de ses maisons. Certaines fouilles archéologiques ont montré que tous les Gaulois ne vivaient pas dans des habitations enterrées. Leurs charpentiers avaient, en effet, l’expertise requise pour construire des maisons avec greniers. De toute évidence, ils maîtrisaient aussi les différentes techniques d’assemblage utilisées dans le monde moderne : feuillure, tenon-mortaise…
La charpente bois au moyen-âge et à la renaissance
La charpente bois a été utilisée pendant plusieurs siècles. L’incendie ravageur de la Cathédrale Notre-Dame de Paris a révélé l’existence d’une charpente bois sous la voute en pierre de la cathédrale. Pour des petites structures comme pour de plus grandes, le bois s’avère alors le matériau idéal en matière de charpente. Dans le courant du moyen-âge, la charpente bois continuait était utilisée par les constructeurs. Les grandes halles couvertes datant de cette période et encore debout aujourd’hui dans de nombreux villages de France, témoignent encore de l’incroyable savoir-faire des charpentiers médiévaux. Le plus souvent, les charpentes étaient alors fabriquées avec des pièces en bois de chêne. La ferme était alors dépourvue de poinçon. Il faut attendre la période de la Renaissance pour que les charpentiers intègrent des poinçons dans les fermes de leurs charpentes bois.
Certains travailleurs allongeaient volontairement l’entrait de leur charpente pour la renforcer. Soucieux d’avoir un rendu plus esthétique, d’autres préféraient carrément faire disparaître l’entrait. Vers la fin du XIIe siècle, l’assemblage mi-bois cède progressivement sa place à l’assemblage tenon-mortaise. Les charpentes à poteaux commencent alors à remplacer la ferme. Ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècle que la charpente à ferme fait son grand retour avec une forme triangulaire.